Le principe de l’Urban Golf ? Simple : il n’y en a pas. «Have fun !» Indispensable préambule à la partie, déterminer les cibles : panneaux de signalisation, bouches d’égout ou encore distributeurs automatiques. Les «parcours» se dessinent ainsi, au gré des objectifs que les joueurs se sont fixés. Voitures, passants, vitrines… Autant d’obstacles permettant à ces golfeurs de rue de mettre leur habileté à l’épreuve.

La précision plutôt que la distance

Côté équipement, les urban golfeurs sont généralement munis de fers allant du 5 au wedge. Lorsque que l’on utilise des balles semi rigides, la priorité est plus effectivement de jouer précis que long (à puissance égale, ce type de balles part deux fois moins loin que les balles conventionnelles). Mais comment est-il possible de swinguer sur le bitume ? Les joueurs sont autorisés à placer leurs balles sur un tee en caoutchouc à chaque coup ou bien à se déplacer avec un tapis afin de pallier la nature particulière de leur «fairway». Mais attention, bien que l’on dénote un certain esprit de transgression chez ces jeunes golfeurs de rue, il existe néanmoins une réelle étiquette au sein de l’Urban Golf. Pas question pour ces joueurs de passer pour des vandales insouciants prenant la ville pour un champ de bataille ! Si la police intervient, tout urban golfeur digne de ce nom ne fera pas obstruction aux forces de l’ordre et le cas échéant rangera ses clubs. Les balles utilisées sont d’ailleurs construites de telle sorte que si elles venaient à heurter un passant ou un chien, il y aurait plus de peur que de mal…

Une origine qui reste méconnue

Selon certains pratiquants, ce serait un producteur allemand du nom de Torsten Schilling qui aurait commencé à jouer à proximité de son hôtel lors de ses déplacements… D’autres attribuent la paternité de l’Urban Golf à des surfeurs qui s’exerçaient au swing en attendant les vagues. Seule certitude, les joueurs s’accordent pour faire remonter l’avènement de l’Urban Golf au début des années 90.

Aujourd’hui, les joueurs sont majoritairement des jeunes regroupés en «crews» (la plupart du temps sous forme d’associations loi de 1901). Historiquement, une des premières en France à voir le jour est «urbangolfers» à Perpignan. Puis est né «le 19e trou» à Paris et «Duff» à Rennes. A un niveau international, on trouve les «Natural born golfer» en Allemagne et le «royal urban golf club» en Suisse, etc.

Dis moi où tu swingues, je te dirai qui tu es…

Pour ces joueurs d’un genre nouveau, le golf traditionnel a un gros handicap : son classicisme ! Cette image de leur sport ne leur correspond pas : look «pantalons à carreaux élimés», élitisme, ennui, gros cigares… Une vision évidemment caricaturale ! Mais bien qu’aujourd’hui le golf tende à se rajeunir et à se dynamiser, c’est sans doute pour fuir ces vieux clichés que certains ont adopté une façon radicalement différente d’appréhender le golf. Ainsi, pour Stephen Puig, président de l’association Urban Golf France, «c’est une manière de jouer en toute liberté. Pas de licence à payer, pas de club house ou toutes autres règles contraignantes. On envisage ça comme la rencontre du skate et du golf». Sport citadin de demain ? Pas sûr… En tout cas, l’Urban Golf apporte un souffle nouveau à la discipline.

Un véritable vent de folie : «have fun !».

PARLEZ VOUS URBAN GOLF ?

Urban Golf : partie de golf se pratiquant en milieu urbain (synonymes : Cross golf, X Golf) Crew : équipe d’Urban Golf Une nocturne : partie d’Urban golf se jouant la nuit (très pratiquée). Percher : ne pas pouvoir récupérer ses balles (coincées dans les arbres, perdues sur une propriété privée, etc.) Cibles : l’équivalent d’un trou dans le golf traditionnel. Jouer petit : atteindre des cibles peu éloignées (5 à 20 m) mais nécessitant une grande précision (poubelle ouverte, feux tricolores, etc.); Se pratique avec un sand wedge. Faire une «Cheveux» : toucher un passant. Craquer : louper complètement un coup. Green : endroit où le gazon se rapproche d’un véritable green (aucune incidence dans le jeu, c’est juste une façon de parler). Almost balls : balles semi rigides permettant de pratiquer l’Urban golf en toute sécurité. Le nom provient de la marque des balles. K. Moussa : joueur légendaire (l’équivalent de Tony Hawk en skate). Rookie : nouveau membre d’un Crew. Player (prononcé playé) : contraction de «play» et «jouer ». Faire une partie d’Urban golf. Grimper : aller récupérer les balles «perchées». Ramasser : se procurer des balles. «natural born golfers» : crew ayant développé l’Urban golf dans le monde. «Urbangolfers France» : crew ayant développé l’Urban Golf en France.